🧠 Comprendre la maladie d’Alzheimer : de l’hypothèse amyloïde à l’approche fonctionnelle
- Aurélie Boslé
- 12 déc. 2024
- 6 min de lecture
La maladie d’Alzheimer, principale cause de démence dans le monde, est une pathologie neurodégénérative complexe. Pendant des décennies, la recherche a été dominée par une théorie : l’hypothèse amyloïde, qui postule que l’accumulation de plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau est à l’origine de la maladie. Cependant, cette hypothèse est aujourd’hui remise en question. De nouvelles approches, notamment celles issues de la médecine fonctionnelle, explorent d’autres pistes, comme le métabolisme, l’inflammation chronique, et le rôle de l’environnement et de la génétique.
Cet article explore ces aspects, notamment à travers les travaux du Dr Dale Bredesen, et les opportunités qu’offre une approche nutritionnelle et fonctionnelle pour les maladies neurodégénératives.
🧬 L’hypothèse amyloïde : un modèle dominant mais imparfait
L’hypothèse amyloïde : en quoi consiste-t-elle ?
La théorie amyloïde propose que l’accumulation de plaques de bêta-amyloïde (un fragment protéique anormal) dans le cerveau est le principal facteur déclenchant de la maladie d’Alzheimer. Ces plaques endommageraient les neurones, perturberaient la communication entre eux, et entraîneraient une neuro-inflammation, conduisant à la perte cognitive et au déclin fonctionnel.
Les limites de cette hypothèse
Les échecs des traitements ciblant les plaques amyloïdes
De nombreux médicaments visant à éliminer ou à réduire ces plaques ont échoué à améliorer les symptômes ou à stopper la progression de la maladie.
Un exemple notable est l’aducanumab (Aduhelm), dont l’efficacité a été controversée malgré son autorisation par la FDA (Food and Drug Administration, est l'agence fédérale des États-Unis chargée de la régulation et du contrôle des aliments, des médicaments, des dispositifs médicaux, des cosmétiques, des produits biologiques et du tabac).
Les observations contradictoires
Certaines personnes âgées ont des plaques amyloïdes abondantes dans leur cerveau sans présenter de symptômes cognitifs.
À l’inverse, d’autres individus souffrent de troubles cognitifs importants sans avoir de plaques significatives.
Ces résultats suggèrent que la présence de plaques amyloïdes pourrait être une conséquence secondaire ou un symptôme parmi d’autres, plutôt que la cause principale.
🌟 Les nouvelles pistes ouvertes par le Dr Dale Bredesen
Le Dr Dale Bredesen, neurologue américain, propose dans son livre La fin d’Alzheimer une approche innovante. Il considère la maladie non comme un trouble unique, mais comme une conséquence multifactorielle liée à un déséquilibre dans plusieurs systèmes biologiques.
Les 6 types de la maladie d’Alzheimer selon Bredesen
Inflammatoire : Due à une inflammation chronique liée à des infections ou à une alimentation pro-inflammatoire.
Atrophique : Associée à un manque de nutriments essentiels, d’hormones, ou de facteurs de croissance.
Glycotoxique : Provoquée par une résistance à l’insuline ou un diabète.
Toxique : Reliée à une exposition prolongée à des métaux lourds, des polluants ou des moisissures.
Traumatique : Conséquence de traumatismes crâniens répétés.
Vasculaire : Résultant de problèmes de circulation sanguine dans le cerveau.
Une approche intégrative et personnalisée
Le protocole Bredesen, appelé ReCODE (Reverse Cognitive Decline), s’appuie sur des analyses approfondies pour identifier les facteurs spécifiques responsables du déclin cognitif chez chaque individu. Les interventions incluent :
Une alimentation anti-inflammatoire, riche en antioxydants et en acides gras oméga-3.
Un soutien métabolique pour améliorer la sensibilité à l’insuline.
La détoxification des métaux lourds et polluants environnementaux.
Une optimisation hormonale et un soutien micronutritionnel (vitamines B, zinc, magnésium, etc.).
🔬 Les analyses en médecine fonctionnelle : un outil précieux pour Alzheimer
Pour comprendre les causes profondes des troubles cognitifs, la médecine fonctionnelle propose des analyses approfondies :
Nutritionnelles et micronutritionnelles
Vitamines B (B6, B9, B12) : Essentielles pour réduire l’homocystéine, un marqueur de risque pour Alzheimer.
Zinc, cuivre, et magnésium : Impliqués dans la communication neuronale et la lutte contre l’inflammation.
Acides gras oméga-3 : Nécessaires pour maintenir l’intégrité des membranes cérébrales.
Fonctionnelles
Stress oxydatif : Mesurer les marqueurs de stress oxydatif (comme les peroxydes lipidiques) permet d’évaluer les dégâts causés par les radicaux libres.
Inflammation chronique : La protéine C-réactive (CRP) et les cytokines inflammatoires sont des indicateurs clés. Mais pour détecter une neuro-inflammation, il faut faire évaluer la protéine CRP Ultrasensible, que nous verrons plus en détail ci-dessous.
Génétiques
APOE4 : Ce gène est le principal facteur de risque génétique connu pour Alzheimer. Les porteurs de l’APOE4 ont un risque accru, mais cela ne signifie pas qu’ils développeront la maladie.
🔬 CRP vs CRP Ultrasensible : des marqueurs clés pour comprendre l’inflammation et la neuro-inflammation
La CRP : un marqueur d’inflammation systémique
La CRP (protéine C-réactive) est une molécule produite par le foie en réponse à une inflammation aiguë ou chronique. Lorsque le corps détecte une infection, une blessure, ou une inflammation importante (par exemple, liée à une maladie cardiovasculaire ou une infection bactérienne), les taux de CRP augmentent rapidement.
Valeurs usuelles : Une CRP élevée (souvent au-dessus de 5 mg/L, et selon d’autres laboratoires au-dessus de 10 mg/L) indique une inflammation généralisée ou systémique. Elle est utilisée dans le suivi des infections, des maladies inflammatoires chroniques (comme la polyarthrite rhumatoïde), ou des conditions aiguës.
Limitation : La CRP est un marqueur peu spécifique. Elle ne distingue pas l’origine exacte de l’inflammation ni les niveaux bas d’inflammation chronique ou subtile, comme dans les maladies neuro-dégénératives.
La CRP ultrasensible : un outil précis pour détecter l’inflammation subtile
La CRP ultrasensible (hs-CRP) est une version plus sensible du test de la CRP. Elle peut mesurer des niveaux très faibles de CRP (souvent inférieurs à 1 mg/L) et est particulièrement utile pour évaluer :
L’inflammation de bas grade : Cette inflammation silencieuse contribue à des maladies chroniques comme l’athérosclérose, le diabète, et la maladie d’Alzheimer.
La neuro-inflammation : Dans le cadre des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, l’inflammation cérébrale est souvent un facteur sous-jacent. La hs-CRP peut être un indicateur précoce, suggérant un terrain inflammatoire subtil mais chronique qui affecte le cerveau.
Différences entre CRP et hs-CRP
Caractéristique | CRP classique | CRP ultrasensible (hs-CRP) |
Sensibilité | Détecte des niveaux élevés (>5 mg/L). | Détecte des niveaux faibles (<1 mg/L). |
Application | Évaluation des inflammations aiguës ou systémiques. | Évaluation des inflammations chroniques ou subtiles. |
Utilisation typique | Infections, maladies auto-immunes. | Maladies chroniques, risque cardiovasculaire, neuroinflammation. |
Rôle en Alzheimer | Faible utilité. | Détecte l’inflammation subtile liée au cerveau. |
Pourquoi mesurer la CRP ultrasensible dans le cadre d’Alzheimer ?
La hs-CRP est un témoin fiable de la neuro-inflammation, un mécanisme clé dans les maladies neuro-dégénératives. Elle aide à :
Identifier un terrain inflammatoire précoce : Même sans symptômes cognitifs visibles, des niveaux élevés de hs-CRP peuvent signaler un risque accru.
Suivre l’évolution des interventions : Une baisse de hs-CRP après des modifications nutritionnelles ou fonctionnelles peut indiquer un effet positif sur l’inflammation cérébrale.
Établir des stratégies ciblées : En combinaison avec d’autres analyses (stress oxydatif, APOE4), elle oriente les interventions personnalisées pour réduire l’inflammation.
🌱 Comment agir sur la CRP ultrasensible avec la médecine fonctionnelle ?
1. Réduction de l’inflammation à la source
Alimentation anti-inflammatoire :
Oméga-3 (saumon, noix, graines de lin) pour apaiser l’inflammation.
Curcumine (curcuma), connue pour ses propriétés neuroprotectrices et anti-inflammatoires.
Limiter les aliments pro-inflammatoires (sucres raffinés, graisses saturées, aliments ultra-transformés).
Micronutrition :
Vitamines B (B6, B9, B12) pour réduire les niveaux d’homocystéine, un marqueur lié à l’inflammation cérébrale.
Antioxydants (vitamine C, E, polyphénols) pour neutraliser le stress oxydatif qui alimente l’inflammation.
2. Soutien de la détoxification hépatique
Le foie joue un rôle clé dans la gestion des marqueurs inflammatoires. Une alimentation riche en légumes crucifères (brocolis, choux), alliacés (ail, oignon), et polyphénols soutient les processus naturels de détoxification.
3. Gestion du stress
Le stress chronique augmente la production de cortisol, qui favorise l’inflammation. Des pratiques comme le yoga, la méditation, et la cohérence cardiaque peuvent réduire la CRP ultrasensible sur le long terme.
4. Soutien spécifique pour la neuroinflammation
Suppléments ciblés :
Quercétine : Un flavonoïde aux propriétés anti-inflammatoires.
N-acétylcystéine (NAC) : Aide à réguler le glutathion, un antioxydant clé pour le cerveau.
Probiotiques : L’axe intestin-cerveau joue un rôle clé dans l’inflammation chronique.
🤝 Pourquoi intégrer ces analyses à votre accompagnement ?
En tant que spécialiste en nutrition fonctionnelle, je propose des analyses approfondies, y compris la CRP ultrasensible, pour :
Identifier les causes sous-jacentes de l’inflammation et de la neuroinflammation.
Élaborer des stratégies nutritionnelles et fonctionnelles personnalisées pour réduire ces inflammations silencieuses.
Vous aider à mieux comprendre votre terrain biologique et à agir pour préserver votre santé cérébrale.
N’attendez pas que les symptômes apparaissent. Contactez-moi pour un accompagnement adapté et efficace pour préserver votre mémoire et vos fonctions cognitives grâce à une approche globale et individualisée.
Aurélie Boslé

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