top of page

Le système immunitaire face à une cellule cancéreuse : une lutte complexe

Le système immunitaire, notre défense naturelle, joue un rôle essentiel pour surveiller, identifier et détruire les cellules anormales, dont celles susceptibles de devenir cancéreuses. Cependant, le cancer est un adversaire redoutable, capable de développer des stratégies pour échapper à cette surveillance. Voici, en détail et étape par étape, le fonctionnement et les limites du système immunitaire dans ce combat.


1. Apparition d’une cellule cancéreuse : une anomalie du quotidien


Les cellules de notre corps subissent régulièrement des mutations génétiques à cause de facteurs internes (erreurs de division cellulaire) ou externes (radiations, toxines, infections). La majorité de ces mutations sont corrigées par le système de réparation de l’ADN dans nos cellules. Si la réparation échoue et que la cellule devient anormale, c’est au système immunitaire d’intervenir.


Phase de détection (immunosurveillance)


  • Cellules sentinelles : Les cellules du système immunitaire, comme les cellules NK (natural killers) et les macrophages, patrouillent en permanence. Elles détectent les cellules qui montrent des signaux anormaux, comme une croissance rapide, des mutations, ou des protéines inconnues à leur surface. Ces signaux incluent des protéines telles que :

  • Les antigènes tumoraux spécifiques (protéines produites uniquement par des cellules tumorales).

  • Les marqueurs de stress (comme MICA et MICB), exprimés lorsque la cellule est endommagée.


Action immédiate : élimination directe

  • Les cellules NK (natural killers) détectent et tuent les cellules anormales en libérant des substances destructrices, comme des perforines (qui percent des trous dans la membrane cellulaire) et des granzymes (enzymes qui déclenchent la mort cellulaire ou apoptose).

  • Les macrophages, en plus de détruire directement certaines cellules anormales, ingèrent ces cellules pour les analyser.


2. Combat contre une cellule tumorale débutante : la phase de la réponse adaptative


Si les premières lignes de défense ne suffisent pas, le système immunitaire adaptatif entre en jeu. Ce système est plus spécifique et se concentre sur une cible précise grâce aux cellules spécialisées comme les lymphocytes.


Étape 1 : Présentation de l’antigène


  • Une fois une cellule tumorale détectée, les macrophages ou des cellules dendritiques digèrent cette cellule et présentent les antigènes tumoraux (fragments de protéines) à la surface pour alerter les lymphocytes T, les “soldats d’élite” du système immunitaire.


Étape 2 : Activation des lymphocytes T


  • Les lymphocytes T cytotoxiques (CD8+) :

  • Ils reconnaissent les antigènes tumoraux à la surface des cellules cancéreuses.

  • Une fois activés, ils détruisent la cellule en libérant des perforines et des granzymes.

  • Les lymphocytes T auxiliaires (CD4+) coordonnent la réponse immunitaire en recrutant d’autres cellules (comme les macrophages et les cellules B).

  • Les lymphocytes B produisent des anticorps pour marquer les cellules cancéreuses, facilitant leur destruction.


Les cytokines : Ces molécules messagères amplifient la réponse immunitaire en stimulant les cellules T, les macrophages et les cellules NK.


3. Les stratégies de défense du cancer


Malheureusement, à mesure qu’une tumeur progresse, elle met en place des stratégies pour échapper au système immunitaire.


A. Suppression des signaux de danger


  • Les cellules cancéreuses réduisent l’expression des antigènes tumoraux pour passer inaperçues.

  • Elles sécrètent des protéines qui bloquent l’activité des lymphocytes T, comme le PD-L1, une protéine qui désactive les lymphocytes lorsqu’elle interagit avec leur récepteur PD-1.


B. Microenvironnement tumoral protégé


  • La tumeur recrute des cellules immunitaires qui, paradoxalement, l’aident à croître.

Par exemple :

  • Les macrophages associés aux tumeurs (TAM), initialement ennemis, deviennent alliés en sécrétant des facteurs qui favorisent la croissance tumorale et empêchent l’inflammation.

  • Les cellules cancéreuses produisent des enzymes (ex. VEGF) pour stimuler la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse), fournissant de l’oxygène et des nutriments à la tumeur tout en renforçant sa protection.


4. Métastases et propagation : la lutte devient systémique


Quand le cancer métastase, il dissémine des cellules dans tout le corps, via le sang ou la lymphe, rendant la tâche du système immunitaire encore plus ardue.


  • Stress immunitaire systémique : Le système immunitaire s’épuise car il doit combattre une charge tumorale de plus en plus importante.

  • Résistance accrue : Les cellules métastatiques accumulent davantage de mutations, les rendant souvent invisibles ou résistantes aux mécanismes immunitaires.


5. Moment où le système immunitaire est dépassé


A. Epuisement immunitaire


  • À force de combattre, les lymphocytes T entrent dans une phase d’épuisement. Ils produisent moins de cytokines et perdent leur efficacité.

  • L’expression excessive de PD-1 ou d’autres récepteurs inhibiteurs aggrave cet épuisement.


B. Déséquilibre de la régulation immunitaire


  • Les cellules cancéreuses favorisent la production de cellules T régulatrices (Treg), qui inhibent les réponses immunitaires en empêchant l’activation des lymphocytes T cytotoxiques.


C. Disparition de la diversité des clones T


  • Normalement, les lymphocytes T possèdent une grande variété de récepteurs pour combattre différents antigènes. Avec le temps, cette diversité diminue, affaiblissant la capacité du système immunitaire à identifier et cibler les cellules cancéreuses.


6. État final : le corps submergé


  • Le système immunitaire devient incapable de contrôler la tumeur ou ses métastases. Cela mène à des défaillances multiples des organes à cause de :

  • Compression des organes vitaux par la tumeur.

  • Effets inflammatoires chroniques provoqués par le microenvironnement tumoral.

  • Perte de fonctions essentielles des organes touchés par les métastases.


Les avancées médicales : redonner la force au système immunitaire


Des thérapies modernes cherchent à renforcer la capacité du système immunitaire, notamment :


1. Immunothérapie par checkpoint :


  • Les médicaments anti-PD-1 et anti-CTLA-4 bloquent les protéines inhibitrices sur les cellules cancéreuses, redonnant aux lymphocytes T leur capacité à attaquer.


2. CAR-T cells :


  • Les lymphocytes T sont modifiés génétiquement pour mieux reconnaître et cibler les cellules tumorales.


3. Vaccins thérapeutiques :


  • Basés sur les antigènes tumoraux pour entraîner le système immunitaire.


Le système immunitaire est une arme puissante mais limitée contre le cancer. Si, dans de nombreux cas, il peut éradiquer des cellules cancéreuses naissantes, les tumeurs avancées utilisent des stratégies redoutables pour le submerger. L’avenir de la lutte contre le cancer repose sur une meilleure compréhension de ces interactions pour exploiter le potentiel immunitaire au maximum.


Par ailleurs, gardez à l’esprit qu’il ne faut pas attendre l’apparition d’un cancer pour se soucier de son système immunitaire : le renforcer doit être une démarche proactive et quotidienne. Notre immunité est notre première ligne de défense contre les cellules anormales, et la nutrition fonctionnelle, en apportant les nutriments nécessaires au bon fonctionnement cellulaire, est un allié précieux. Une alimentation riche en antioxydants, en acides gras essentiels, en fibres et en micro-nutriments soutient les mécanismes naturels de défense, réduit l’inflammation chronique et améliore la résilience globale.


En cas de cancer, la nutrition fonctionnelle devient une alliée complémentaire indispensable aux traitements oncologiques. Elle peut réduire les effets secondaires des traitements (nausées, fatigue), renforcer le métabolisme, limiter la fonte musculaire et améliorer la qualité de vie du patient, tout en soutenant l’immunité pour lutter contre la progression de la maladie. Ainsi, une approche nutritionnelle adaptée optimise les chances de réussite des thérapies et favorise la reconstruction post-traitement.




ree



Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note

Naturopathie humaine et animale

Aurélie BOSLE

21 rue de Dannemarie - 90150 REPPE - France

Tél. +33 7 75 80 13 61 (France)

+352.621.143.436 (Luxembourg)

naturopathie.humaine.animale@gmail.com

  • alt.text.label.Facebook

© 2024 par Naturopathie humaine et animale

bottom of page